Clandestine

De la sorcellerie, des tatouages, beaucoup d'amour et de tendresse, de l'humour évidemment. Du féminisme énormément, si tu n'aimes pas, ne viens pas. De la curiosité à n'en plus pouvoir, des mots en pagaille parce que c'est la vie, des tonnes de chocolat et un canard à l'orange.

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Par Morgane Sifantus
11 nov. · 1 mn à lire
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Vieille branche – Clandestine #8

Je ne peux pas dire que la jeunesse ne m'intéresse pas, mais que voulez-vous, même si elle commence à s'éloigner sérieusement, c'est un territoire que j'ai connu. Et moi, en grande curieuse devant l'éternelle, j'aime partir à l'aventure, découvrir, défricher.

Alors, depuis que la vie m'a fait rentrer dans le joyeux clubs des cinquantenaires, je me sens entre-deux. Ni vraiment jeune, ni complètement vieille.

Entendons-nous bien, vieille n'est pas et ne sera jamais pour moi un défaut ou une insulte. Ni même une fierté. C'est une gratitude. Celle d'avoir la chance de pouvoir dire « je suis vieille ».

Entre-deux donc. Cet âge où plein de gens sont moins âgés et tout autant plus âgés, que moi.

En plus, il paraît que je ne le fais pas, mon âge. Ni intérieurement, ni extérieurement. J'ai détesté qu'on me le dise. Puis j'ai adoré. Maintenant, ça me fait soupirer etMorgane, Canard à l’orange lever les yeux au ciel. Surtout quand c'est moi-même qui me surprends à le penser.

En revanche, ce que j'aime de plus en plus, c'est écouter les ancien·nes. D'ailleurs, je m'imagine parfaitement en train de radoter avec gourmandise les histoires de ma vie à qui voudra bien les écouter dans quelques dizaines d'années.

Et ce que j'apprécie par dessus tout, ce sont les émotions. Celles qui ont été traversées et celles qui surgissent quand on ne les attendait plus. Et les histoires d'amour. Celles qui ont été vécues et celles qui surgissent quand on ne les attendait plus.

Je ne refuse pas la vieillesse. Mais je refuse en bloc toutes les fins que l'on veut imposer aux vieilles et aux vieux. Vous savez, le fameux « ce n'est plus de ton âge » qui s'applique, en général, à tout ce qui « n'était pas encore de notre âge » quand on entrait dans l'adolescence : la sexualité, s'habiller comme on veut, dépenser tout son argent, rire à gorge déployée puis pleurer à chaudes larmes, faire n'importe quoi par amour, conduire, manger trop de chocolat, garder ses cheveux longs, partir voyager seule, danser en écoutant du rock vraiment très fort, courir un marathon, se faire tatouer, choisir comment on veut vivre. Et mourir.

Je sais aussi, aujourd'hui, que l'âge et l'expérience ne font pas tout. Qu'ils n'apportent pas forcément sagesse, empathie et compréhension parfaite du monde et des autres. Il n'arrive jamais ce moment où, ça y est, « on sait, on ne commettra plus jamais d'erreurs, on ne se perdra plus dans le torrent de nos ressentis et de nos pensées ». Ja-mais.

Bien sûr, on apprend. Bien sûr, on évolue. On peut avoir la chance de se sentir plus libre, dans sa tête comme dans son corps, seul·e comme avec les autres. On peut acquérir la capacité de construire et reconstruire, celle de traverser, d'accompagner, de transmettre.

Mais tout ça je crois que c'est plus une question de personnalité que de nombre d'années vécues. Personnellement, je milite pour la curiosité, l'estime de soi et l'écoute des autres. Et, bien évidemment, marcher dans la forêt, rire avec ses amies, rêver d'amour (le faire aussi, évidemment, si on en a envie).

J'en profite pour embrasser et remercier toutes mes (futures) vieilles branches, avec qui je partage mes tumultes d'adolescente attardée. Elles se reconnaîtront ^^ Love you, Ladies.

Sur ce thème, mes recos :

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Septième ciel sur Canal

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