Je ne savais évidemment pas à quelle point cette décision allait changer ma vie professionnelle du tout au tout. Ma vie en entier, d'ailleurs, de fond en combles.
J'avais pour moi mon passé de journaliste, mes cours de communication, d'écriture et quelques années de marketing. Mais je ne connaissais rien au monde de l'entrepreneuriat, de la vente, des réseaux, de la prospection.
Juste, je voulais écrire. Alors j'ai écrit.
Je n'avais rien d'autre qu'une envie profonde de mettre du sens dans mes journées de boulot, cela m'a suffit pour ouvrir un blog et commencer à publier des textes sur le net, sans savoir qui me lirait. Ni même si on me lirait.
J'écrivais ce qui me passait par la tête. Ce que je vivais, ce que je ressentais, ce qui m'interrogeais, m'enthousiasmait, me questionnait, me révoltait.
Les mois puis les années ont passé, j'ai appris sur le tas à entreprendre. J'ai professionnalisé ma communication. Et j'ai continué à écrire ce qui me passait par la tête.
En fait, c'est même plus que ça.
J'écris ce que je dois écrire, ce qui me consume. Peu importe que le sujet, il y a chez moi dans cet acte créatif une vraie urgence, un feu qui n'a pas d'autre choix que de s'exprimer.
Je ne m'interdis rien, je ne m'oblige plus à rien.
De toute façon, quand je me censure, ça revient encore et encore jusqu'à ce que je craque.
Et lorsque je m'oblige, je n'aime pas ce que j'ai pondu (et souvent mon lectorat non plus).
Car j'ai la sensation hyper forte que l'écriture c'est ma vérité nue.
Je crois que c'est le seul « lieu » dans lequel je n'ai pas la possibilité de mentir. Même quand je transforme pour ne pas trop me révéler, l'énergie brute est là, lisible par celles et ceux qui me connaissent bien. Ou plutôt qui me ressentent.
J'ai aujourd'hui 51 ans et mes tabous tombent les uns après les autres. Mais si je peux parler et entendre sur tous les sujets, j'ai toujours autant de mal à aller sur le terrain de mes émotions profondes, de mes désirs, de mes peurs primales. Sauf par écrit. Ce que je ne dis pas, oui, je peux l'encrer.
Mais revenons en arrière. Quelques années après mes débuts d'entrepreneure, à l'occasion d'un long accompagnement, je « bénéficie » d'un audit de mon blog par un « expert ». Et là, c'est le drame.
Car voyez-vous, si je suis une personne qui a toujours énormément douté d'elle-même sur de nombreux sujets (notamment mes capacités à entrer en connexion et en lien avec d'autres êtres humains), je suis aussi cette fille qui a une grande confiance en la qualité de son écriture.
Je le dis fièrement, j'aime mes textes, j'aime mes livres, j'aime me lire, j'aime mes mots car ils sont un miroir puissant de qui je suis.
Et je me retrouvais devant ce gars qui me disait que mon blog n'avait pas de sens, qu'on ne comprenait pas où je voulais en venir, qu'il n'y avait ni fil rouge, ni ligne éditoriale. Qu'au niveau marketing ce n'était ni fait ni à faire.
« On ne sait pas de quoi tu parles »
Autant vous dire qu'il n'a pas aimé lorsque je lui ai répondu que ma ligne éditoriale c'était « ce qui me passe par la tête ».
Cette critique m'a beaucoup remuée (la preuve, je vous en parle 10 ans plus tard). J'ai douté de moi, de ce choix que je faisais et assumais jusqu'à alors de m'autoriser cette liberté de ton et de sujets. J'ai remis en question tout ce que j'avais fait, en ayant la désagréable sensation de n'avoir rien compris.
J'y ai pensé pendant des heures, j'ai même commencé à imaginé une belle ligne éditoriale bien marketée à base de réponses aux problèmes que tu ne savais pas que tu avais, de contenu rempli de mots-clés et de calendrier éditorial ultra-pro.
Une véritable mort cérébrale programmée pour ma créativité et ma motivation.
Evidemment, je n'ai jamais suivi ses conseils. J'ai continué à écrire ce qui me passait par la tête, le cœur, les tripes. J'ai continué à lire des personnes qui, même si elles suivaient une ligne éditoriale plus claire que la mienne (car je ne dis pas que je suis un exemple à suivre), écrivaient avec leur cœur, leur tête et leurs tripes.
Grâce à mes mots, j'ai fait tant de rencontres, accompagné tant de personnes, remué tant de cœurs, allumé tant de feux créatifs, que je ne peux avoir l'ombre d'un regret.
Mon seul credo c'est d'être fière et heureuse de ce j'écris.
Je vous le dis aujourd'hui.
Je suis fière et heureuse de vous écrire.
Alors je vais continuer ainsi ^^
…
Ma reco culturelle de la semaine
Tu as aimé la délicieuse série Ted Lasso ? Tu aimeras la douce-amère série Shrinking, sur le thème du deuil, de l'amitié, de la vie.
…
J'ai besoin de toi. Depuis que j'ai changé de plateforme de publication, mon lectorat a fondu de moitié. Certes, une moitié d'excellente qualité ! ^^
A l'heure où de nombreuses newsletters passent en mode payant (ce que je peux comprendre intellectuellement car cela demande du temps et de l'énergie à créer, mais que je regrette néanmoins), je souhaite continuer à offrir mes mots aux personnes qui ont besoin de les lire.
Je serai ravie de recevoir toute l'aide possible pour faire connaître mes Clandestines, alors si ça te chauffe, tu sais quoi faire. Merci mille fois.
Love & write
Morgane
www.canardalorange.com